Jean-François Rauger, cinéphile aguerri

By | Itw

Le directeur de la programmation de la Cinémathèque était également membre du jury longs métrages de la 27e édition du festival du Film fantastique de Gérardmer. Rencontre avec un amoureux du cinéma, notamment celui du genre fantastique.

C’était une évidence pour vous de faire partie de ce jury ?

Oui, c’était logique dans le sens où la Cinémathèque est un partenaire du festival et qu’elle s’intéresse au cinéma qui y est montré. J’étais là aussi par goût personnel pour cette manifestation et les films qu’on y découvre. J’étais donc à la fois en mission et en vacances. Je suis très heureux d’avoir été choisi comme membre du jury, c’était un honneur et cela me permet de parler de cinéma. Les cinéphiles adorent parler de films et mes petits camarades du jury étaient formidables.

Qu’est-ce qui vous attire dans le film de genre ?

Pendant longtemps, le cinéma fantastique était figé par des conventions, les films appartenaient à des genres très limités. Aujourd’hui, la notion de genre a un peu explosé. Il y a des films très personnels qui n’ont rien à voir avec le genre, mais qui font l’usage du fantastique ou du surnaturel. Il y a évidemment toujours des films d’horreur qui tirent sur la ficelle de l’imaginaire… Mon rapport au fantastique est paradoxal : je m’intéresse beaucoup plus au cinéma comme révélateur du réel, un voyage dans l’imaginaire, par un travail du négatif.Ce que nous montrent les films qui font usage du surnaturel, c’est qu’ils nous disent quelque chose du monde réel. Ce sont souvent des allégories de la vie réelle. On passe par l’imaginaire pour mieux revenir à la réalité.

Est-ce qu’il y a des sujets de société dont vous aimeriez que le cinéma de genre s’empare ?

Je crois que le cinéma fantastique s’est emparé de tous les sujets de société. Ceux qui décident de ça, c’est le réalisateur et celui qui écrit le film. Le cinéma fantastique, comme l’ensemble du cinéma, est touché par des sujets de société. Le film fantastique fonctionne beaucoup sur l’allégorie et il a été longtemps un genre qui questionnait politiquement la société. Quand ce ne sont pas de très bons films, ce qu’ils disent de la société , ils le font sous la forme d’un symptôme. Un mauvais film qui aurait juste le but de divertir le spectateur, montre de manière très brute les illusions du monde contemporain, sans travail de réflexion. Quand le réalisateur est très bon, ou poète, là, le monde réel devient l’objet d’une réflexion et d’un point de vue. Qu’il passe par le fantastique ou non, c’est secondaire, même si le fantastique ouvre des voies que ne peut ouvrir le cinéma traditionnel.

Votre dernière grosse engueulade cinématographique ?

Once upon a time… in Hollywood de Quentin Tarantino, un film qui a été un peu controversé quand on l’a vu à Cannes, même si ça a été un peu moins le cas quand il est sorti. Pour moi, c’était le plus beau film de 2019, mais tout le monde n’était pas d’accord avec ça. Ce sont sur des enjeux idéologiques et des questions politiques que le film est contesté, à mon avis tout à fait à tort. Là, vraiment, je ne me laisse pas faire. C’est un exemple aujourd’hui ce qui est très irritant, c’est que l’idéologie a pris le dessus sur toute autre considération. On voit un film avec des lunettes idéologiques et on ne voit pas ce que peut avoir de singulier une œuvre. Evidemment, quand un film est médiocre, il n’y a que ces lunettes-là qui marchent, mais quand un film est véritablement singulier, on passe à côté si on regarde le film avec ces lunettes idéologiques, sociologiques, culturelles, etc. Il faut essayer de voir comment certains films atteignent la vérité poétique des choses.

Dernière claque fantastique ?

Midsommar. Alors, est-ce que c’est du fantastique ? C’est discutable, mais c’est un film très impressionnant, ce fut une très bonne surprise. Comment une réalité, ce rituel d’été en Suède, se transforme en voyage mental. Le fantastique a pour objectif de nous faire passer du monde objectif à un monde subjectif, à un monde mental. Voilà une des qualités du fantastique. Ce que le film nous montre, c’est un décorticage des phobies et des névroses du personnage principal et de comment ce dernier essayait de soigner ses névroses avec des rituels dont la signification est censée lui apporter une solution consolante.

Le président du jury de Gérardmer 2020 était une présidente, est-ce un sujet ?

C’était très bien que ce fut une femme. Sans doute pendant longtemps, ce genre a été sous domination masculine. Le cinéma fantastique ou plutôt d’horreur était dirigé, surtout lorsqu’il était fabriqué industriellement, vers un public jeune et plutôt masculin. Depuis quelques années, cela change, les films réalisés par des femmes ne sont pas les moins effrayants. C’est un signe des temps et c’est donc tout à fait normal qu’il y ait enfin eu une présidente et puis par ailleurs, Asia Argento est une superbe actrice, qui a une histoire personnelle et familiale avec le genre. C’était donc parfait.

Pourquoi si peu de films de genre français qui sont récompensés ?

C’est une vieille question. Pourquoi peu de films français fantastiques ? Pour répondre à cette question, il faut d’abord se dire que la notion de genre en France est peu pertinente. Il y a eu des comédies, puis les films policiers, un peu de mélodrame dans le cinéma classique français jusqu’à la Nouvelle Vague qui déconstruisait plutôt les genres. Donc il y a peu de films fantastiques français, car il y a peu de films de genre français. Le genre est une fabrication industrielle, construite sur la division du travail et le ciblage du public. C’est Hollywood ou les studios japonais. On faisait des westerns, des mélos, les films visaient des publics particuliers : les jeunes, les adultes, les femmes… Cette notion n’a pas existé en France, car on n’a pas eu les systèmes industriels. La production française a toujours été éclatée, c’étaient des petites sociétés de production. Pour récapituler, pas de film de genre à cause du système et du moment moderne du cinéma français, à savoir la Nouvelle Vague.

On parle de cinéma de genre, mais si on parle plus particulièrement du cinéma fantastique ?

Là on est dans une histoire culturelle, la France, c’est le pays des Lumières, du cartésianisme, le pays où la lecture critique des films vient des années 1950, notamment formée par André Bazin qui voit le cinéma comme un outil d’enregistrement du réel. A partir de là, la notion de fantastique est compliquée. Si vous considérez que le cinéma, ce n’est pas construire un monde imaginaire, mais enregistrer la réalité, la notion de fantastique est problématique. Toutefois, il y a de grands cinéastes comme Méliès, Franju, Cocteau, qui ont intégré à leur travail d’auteur, la notion de fantastique. Alors oui, il y a peu de films fantastiques français, mais il y a eu Les Yeux sans visage et ça, ça n’a pas de prix.

3 questions à la réalisatrice Merryl Roche

By | Itw

Merryl Roche est l’une des réalisatrices en compétition officielle pour le prix du Meilleur court métrage. Nouvelle saveur a pour concurrents Boustifaille de Pierre Mazingarbe, Dibbuk de Dayan D. Oualid, Figurant de Jan Vejnar et Tempus Fugit de Lorenzo Recio. Elle nous parle musique et cinéma.

Pourquoi un compositeur et pas des morceaux déjà existants ?
MR : Un compositeur est un collaborateur essentiel dans la fabrication d’un film. Lors de nos discussions, chacun a ses références, ses idées qui s’enrichissent mutuellement. C’est cet apport mutuel qui m’intéresse. Emmanuel Lévy a pu travailler en s’adaptant aux images du film et à leur rythme, tout en apportant son style.

Quelles sont les BO de films qui vous inspirent ?
MR : J’ai beaucoup aimé le travail de Colin Stetson sur le film Hérédité, d’Hildur Guonadottir sur Joker et plus récemment, de Mark Korven sur The Lighthouse.

Quelle est pour vous la meilleure BO de film de genre ?
MR : Il y en a deux qui me viennent à l’esprit : celle d’Only Lovers Left Alive et celle de Vorace d’Antonia Bird, composée par Damon Albarn et Michael Nyman.

Rencontre avec Jean-Benoît Dunckel et Niels Schneider

By | Jury

Nous avons demandé à deux membres du jury longs métrages ce qui les avaient poussés à répondre oui à l’invitation du festival et ce qui les faisait frémir…
Pourquoi avoir dit oui au festival pour faire partie du jury ?
Jean-Benoît Dunckel : C’est l’occasion de sortir de mon studio, parce que si je n’écoutais que moi, je serais dans une routine perpétuelle, chez moi ou dans mon studio sans voir personne, mais ça serait stérile au bout du compte. C’est un moment de rencontre avec des gens intéressants, qui permet de voir des films tout aussi intéressants.
Niels Schneider : On m’avait dit que c’était une expérience à part. Et c’est vrai. C’est complètement dingue. Les gens hurlent au loup-garou avant la projection. Et puis j’aime beaucoup le cinéma de genre. Je serais incapable de donner une définition tant cette notion est large, mais ça permet de voir des films très différents : des comédies, des films d’horreur, des slashers…

Première frayeur au cinéma ?
JBD : Ca remonte à l’enfance, quand je regardais la télé. Dans la série Cosmos 1999 il y avait des épisodes affreux avec des extraterrestres qui éliminaient des monstres issus d’autres planètes et ça me faisait très peur. Il y avait des monstres encore plus méchants que sur Terre…
NS : Enfant, je ne regardais pas de films d’horreur, mais plus tard, j’étais terrifié par Scream, d’autant qu’il y avait un truc un peu érotique avec Neve Campbell, j’adorais ce film. Rosemary’s Baby de Polanski, Possession de Zulawski, Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg font partie de mes films préférés.

Jean-Benoît, si vous deviez réaliser un film effrayant ?
JBD : J’irais puiser dans ma vie, comme le monde du piano au conservatoire, avec des enfants martyrisés par leur professeur… Quelque chose d’ancré dans le réel.

Et vous Niels, si vous deviez incarner un méchant à l’écran ?
NS : Le Joker ! Mais Heath Ledger était vraiment indépassable, même si Joaquin Phoenix est le meilleur acteur du monde… Je n’arrive pas à me dire qu’il a fait un meilleur Joker que Ledger. Disons qu’ils sont ex aequo.

Asia Argento et Arielle Dombasle, dames du L.A.C.

By | Jury

Asia Argento et Arielle Dombasle, dames du L.A.C.

Asia Argento, présidente du jury des longs métrages, et Arielle Dombasle se retrouvent après leur tournage commun du film Alien Crystal Palace, diffusé ce soir lors de la Nuit Décalée. Elles nous parlent de cinéma fantastique, de leurs influences et de leurs souvenirs de tournage. On en redemande en gore !

Votre rôle de présidente ?
Asia Argento : Je suis honorée d’être présidente du jury, mais c’est étonnant que cela ne soit pas déjà arrivé avant, car c’est la 27e édition. J’ouvre la porte, comme je l’ai déjà fait auparavant dans ma vie, mais j’espère que je ne me la prendrai pas sur la tête. Ce qui arrive souvent ! J’ai fixé quelques règles avec le jury, comme de se parler tous les jours quelques minutes, j’ai distribué des carnets pour écrire ses idées. C’est important d’écouter les avis des uns et des autres. J’ai la chance d’avoir un jury très intelligent. J’arrive parfois à penser comme ils pensent, à voir des choses qui m’avaient échappé.

Qu’attendez-vous de cette édition ?
AA : Avec mon travail, les enfants, je ne vais plus au cinéma comme je le faisais quand j’étais plus jeune, c’est donc une occasion de voir ce qui se passe en ce moment, de voir les points de vue différents des réalisateurs et réalisatrices ; le festival, c’est une belle manière de se mettre au courant de ce qui se passe à travers le monde. Mais je n’attends rien de particulier, car j’aime être surprise et ça m’évite d’être déçue.

Quels souvenirs gardez-vous de votre tournage avec George Romero, Le Territoire des morts ?
AA : C’était un ami de mon père, un ami perdu, car ils ne se voyaient plus. Il avait adoré mon premier film en tant que réalisatrice, Scarlet Diva. Il m’a contactée, ce qui m’avait étonnée. C’était encore mieux que de travailler avec mon père, car il était comme un oncle gentil, toujours très inspiré, très calme, je ne l’ai jamais vu se mettre en colère. Nous étions en communion. Il faisait des films très politiques avec le genre fantastique : si on avait envie d’y voir des zombies, on en voyait, mais il pouvait s’agir de tout autre chose. C’étaient presque des films clairvoyants.

Vos films de genre de prédilection ?
AA : Je suis touchée par les films sur les possessions, les fantômes, les esprits et les démons. J’aime L’Exorciste, L’Exorcisme d’Emily Rose, Deliverance from Evil… Cela me fait vraiment peur quand c’est bien fait. Quand j’ai vu Deliverance from Evil, c’était la nuit, j’étais seule et j’ai entendu du bruit, j’ai eu peur d’être possédée…

Votre rapport au fantastique ?
Arielle Dombasle : Enfant, j’ai habité au Mexique. C’est un pays qui est non seulement surréaliste, mais assez fantastique avec toutes ses civilisations mayas, olmèques, mixtèques ou encore aztèques qui ont disparu et laissé des traces très fortes. Mon père étant un collectionneur passionné d’art pré-colombien, j’avais dans ma chambre une représentation du redoutable dieu Tlaloc. Je me suis donc confrontée très tôt à une imagerie effrayante qui en même temps m’attirait. En accompagnant mon père sur des fouilles archéologiques, j’ai souvent visité des tombes. J’ai alors compris que coexistent un monde et un arrière-monde, mais aussi que nous sommes encore hantés par ces religions mal éteintes.

Quels sont vos goûts en matière de fantastique ?
AD : Mon introduction au fantastique s’est faite avant tout par la littérature. D’abord, par le romantisme d’Edgar Allan Poe, Mary Shelley, Byron ou même Jane Austen. Puis j’ai été frappée par l’intelligence et la singularité absolue de Philip K. Dick. Sinon, j’aime les contes de Grimm, les fables noires, l’esthétique gothique, les films de Murnau et l’expressionnisme allemand.

Pour vous, quelles doivent être les qualités d’un film fantastique ?
AD : Le style et encore le style. Un film fantastique est un carrefour entre une esthétique, une éthique et une politique. C’est comme un géant qui marcherait avec trois jambes…

Quels films vous ont effrayée ?
AD : Au Mexique, j’adorais aller voir des films d’épouvante alors qu’ils étaient interdits pour mon âge. La frayeur, le fantôme, le sang… J’adorais ça ! Ça me faisait très très peur, mais ça me procurait un agréable frisson. La peur au cinéma, c’est quelque chose d’infiniment réjouissant ! Parce qu’au cinéma, dans la salle obscure, on se sent protégé. On a peur sur le coup, puis c’est fini !

Peut-on faire un parallèle entre ce qui vous effraie au cinéma et ce qui vous fait peur dans la vie ?
AD : On a toujours peur du grand saut vers l’inconnu, c’est-à-dire du passage de la vie à la mort. On s’imagine toutes sortes de scénarios très angoissants : est-ce qu’on aura mal, finira-t-on dépecé, dévoré, notre sang va-t-il jaillir ? Cette interrogation au sujet de la souffrance est la mère de toutes les peurs. Finalement, on ne cesse de se demander si les monstres vont nous rattraper.

Y a-t-il un film fantastique ou d’horreur dans lequel vous auriez aimé jouer ou que vous auriez aimé réaliser ?
AD : Je ne sais pas. En revanche, ce que je peux dire c’est qu’avec Alien Crystal Palace, j’ai réalisé un film qu’on a parfois qualifié de fantastique. Mais qui est en réalité un mélange complexe de genres. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on a voulu le censurer, parce qu’il est incernable !

Rencontre avec Ronan Toulhoat et Jakub Rebelka

By | Exposition BD
Les bulles ont la parole !

Rencontre avec Ronan Toulhoat et Jakub Rebelka

Invités BD du festival, Ronan Toulhoat (Conan le Cimmérien chez Glénat) et Jakub Rebelka (La Cité des chiens chez Akileos) présentent chacun leur exposition et seront présents au Grimoire samedi 1er février à partir de 17h pour une séance de dédicaces.

Le cinéma de genre pour vous ?
Ronan Toulhoat : Au sens large, et plus particulièrement le cinéma fantastique, occupe une part importante dans ma construction créative et artistique. C’est ce style de film qui a, entre autres, bercé mon adolescence. Ce cinéma comporte souvent une forme de laboratoire d’images auxquelles je suis très sensible, et il y a souvent des plans, des lumières, une charge symbolique… qui m’ont marqué et marquent encore mon dessin. Ce qui m’intéresse, c’est l’horreur dans le fantastique, un art sombre qui va souvent chercher des thématiques profondément dans l’humain, au sein de ses mythologies, de ses cauchemars…
Jakub Rebelka : Tout. Mes meilleurs souvenirs sont liés aux films que j’ai vus. Mon frère et moi, on en louait tous les jours et on les regardait en rentrant de l’école. C’était plus important que tout le reste dans ma vie. Découvrir des oeuvres incroyables, sans être guidé, en regardant simplement la jaquette. Dans ma ville, il y avait aussi un vieux cinéma. Je me souviens de l’atmosphère incroyable quand on y allait. J’y ai vu là-bas, avec mon père : Conan le Barbare, Willow, L’Histoire sans fin…

Vos références ?
RT : Le spectre est large, allant de Dracula de Coppola à Freddy, les griffes de la nuit, en passant par Hellraiser, Alien et j’en passe !
JR : Il y a tant de films qui ont façonné mon imagination ! Les choses qu’on absorbe très jeune sont fondamentales. J’ai grandi dans les années 1980, il y avait beaucoup de films de Jim Henson et la trilogie originale des Star Wars. Mais aussi des tonnes de titres en VHS – Robot Jox, Puppet Master, Freddy, Braindead, Hellraiser, Evil Dead, Saturn 3, Steel Dawn, Gunbus… Plus tard, je suis tombé sous le charme des films de Jean-Pierre Jeunet, David Cronenberg, Roman Polanski, Stanley Kubrick.

Et vos BD au cinéma ?
RT : C’est le fantasme de beaucoup d’auteurs de BD. Je ne déroge pas à la règle. L’adaptation donne une vie en plus à ce que l’on a créé. Je trouve toujours intéressant de voir comment un lecteur s’approprie et interprète nos oeuvres. Alors quand un autre créatif le fait, cela peut donner quelque chose de passionnant ! Ma saga Le Roy des Ribauds ferait une bonne adaptation.
JR : Je serais curieux de voir ça, cependant je ne suis pas un grand fan des adaptations. Les livres et les BD nous font vivre une expérience très personnelle à travers notre découverte de l’histoire. Quand ils sont adaptés au cinéma, ça devient la vision de quelqu’un d’autre. J’aime les films qui ont été, à l’origine, conçus pour être des films.

I am text block. Click edit button to change this text. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo. I am text block.